Moral and Political Philosophy
Écrit par Johanes Narasetu Widyatmanto
Image de couverture Mask par Bung Carol
L’islamophobie n’existe pas. De plus, le sous-entendu de ce terme oppose clairement la laïcité en France.
Lorsque la laïcité propose une protection de l’État pour la liberté d’individu de croire ou de ne pas croire, un autre pilier pour ce principe est de garder un esprit critique auprès de toute position religieuse ainsi qu’athée, ce que le terme ‘islamophobie’ ne facilite point. La tendance pour annuler cet esprit est explicite de cette suspicion dans des discours quelconques qui rejettent cette distinction et donc labellisent toute critique contre l’Islam en tant qu’islamophobe.
Seront abordés les suites des arguments pour cette thèse. Tout d’abord, la laïcité présuppose un regard critique auprès de toute position religieuse ainsi que non religieuse. De suite, il est entièrement possible de traiter la critique contre l’Islam sans forcément toucher aux musulmans, une possibilité qui reste inachevée à cause d’un narratif qui mélange délibérément les deux. Enfin, la France est actuellement loin de cette disposition dans sa pratique de la laïcité faute d’un regard critique auprès de l’Islam sous prétexte d’éviter l’islamophobie.
En présentant ces trois arguments, une comparaison de temps en temps avec Indonésie serait incitée pour une bonne raison : l’Indonésie est le pays séculaire avec la plus nombreuse population de Musulmans dans le monde.
La vertu de la laïcité signifie un regard critique contre tous
Tandis que la logique de cette proposition est claire, elle n’apparaît pas aussi évidente en pratique. Dans sa capacité en tant que chef de l’État, le 2 octobre 2020, Emmanuel Macron a parlé d’un ‘séparatisme islamiste’, un propos motivé par une croyance que toute religion, Islam inclue, professe la paix dans son cœur de sorte que la critique contre l’Islam est forcément islamophobe.
Le chef de l’État n’est clairement pas seul dans ce geste politique. Le 4 février 2019 le Pape François a signé un pacte à Abu Dhabi intitulé Human Fraternity (Fraternité humaine) dont l’un des assomptions est de croire que toute la religion souhaite la paix et qu’il n’y a qu’une fausse lecture qui engendre la violence. Cette idée est tenue officiellement en Indonésie, par exemple, qui dénie le contenu haineux au sein du Coran en montrant combien la tolérance religieuse est visible dans un pays avec 225 millions musulmans qui constituent 87 pourcent de sa population.
Mais la France avec sa laïcité n’est pas l’Indonésie qui prétend d’être séculaire et tolérant, mais établit en même temps un Ministre de la Religion qui se préoccupe majoritairement des affaires musulmans ; un pays qui parle d’une importance du Dieu dans sa constitution vu ses centaines des religions tribales d’un côté, mais qui n’accepte, d’un autre côté, que cinq religions officielles en traitant les restes sous l’étendard de la culture.
La laïcité n’est-elle donc pas un antidote pour cette confusion ? Grâce à se distinguer de la relation personnelle entre un individu et l’absolu, la vertu de la laïcité est de prime abord la distinction entre l’idée et l’homme, suivi par une réjection d’être conformiste avec toute notion religieuse, ce que l’islamophobie ne supporte clairement pas car ce propos assume une position anti critique ainsi qu’une idéalisation d’une idée religieuse explicite dans le Coran.
C’est la situation comme en Indonésie que la laïcité oppose : la situation où le pays est chargé d’acquérir un nombre des religions officielles et issue la loi contre le blasphème, y compris critique académique, au nom de la tolérance religieuse.
Distinguer l’Islam des musulmans
En effet, il est impératif de distinguer la notion inhérente dans la religion de ses peuples. A cet égard, il s’agit de distinguer l’Islam des musulmans. Un philosophe américain, Sam Harris, a bien articulé cette idée dans son livre, Islam and the Future of Tolerance (Islam et l’avenir de tolérance). Celui-ci propose qu’afin de lutter contre ce terrorisme islamique, deux choses sont nécessaires : séparer l’Islam des musulmans, et soutenir des musulmans pour reconstruire l’Islam.
Mais pour cette fin, il faut oser entrer dans la lecture du Coran avec un esprit critique : qu’il est hautement possible que la haine soit explicite au sein du livre. Le ‘séparatisme islamiste’ du Macron, la fraternité humaine du Pape François, et la loi contre le blasphème en Indonésie ne touche point à cet esprit. Ces approches conformistes sont politiques ontologiquement et fallacieuse épistémologiquement. Lorsqu’on peut toujours défendre le contenu du dogme du divin parce que le côté mystère d’une religion, le propos sur le conduit humain – voire quoi à faire dans ce monde – se situe dans le cadre de la morale. Il est donc jugeable.
A la suite de cette position est l’approche auprès d’un peuple, ou dans ce cas, les musulmans. Le conduit d’un individu est saturé par un grand nombre de facteurs, parmi lesquels sa connaissance religieuse. Que les doctrines de l’Islam soient transmises en entier à un individu, ou qu’elles soient plus signifiantes que d’autres savoirs faire, ceux-ci produiraient des résultats très variés l’un de l’autre. Il n’y a aucun rapport direct entre la bonté d’une personne avec la (non-)religion qu’elle est.
En un mot, l’existence d’un grand nombre des musulmans qui n’incitent aucune terreur aux non musulmans ne signifie point que l’Islam est littéralement une religion de la paix. Identifier ce qui est écrit dans le Coran à travers le comportement des musulmans comme propagé en Indonésie ou comme indiqué par le chef de La République confond justement cette distinction.
La laïcité est-elle effectivement pratiquée au cas de l’Islam en France ?
Il est clair maintenant qu’une question fondamentale reste inattendue : la France est-elle laïque en traitant l’Islam ? Tandis que l’adhérence à aucune position religieuse est un bon départ pour pratiquer la laïcité, le choix d’éviter la critique contre l’Islam en tant que religion ou notion religieuse indique effectivement son inverse. Certes, il n’y a originairement aucun mal d’établir la tolérance, mais prétexter celle-ci en échange de la critique par des termes confus tel que l’extrémisme religieux, séparatisme islamiste, etc., signifie non seulement une fausse herméneutique, mais aussi un manœuvre politique très conformiste.
Se distinguer et critiquer, voilà la laïcité !